Interview exclusive – Lorca : « Je suis inclassable »

Rappeur, entrepreneur, supporter du PSG… Lorca, originaire d’Argenteuil (Val d’Oise), ne manque pas de cordes à son arc. Nilmirum est parti à la rencontre de ce jeune homme de 30 ans, qui regorge de projets ambitieux.

Nilmirum – Peux-tu revenir sur les principales étapes de ton parcours dans la musique ?

Lorca – Mon premier street album, « La rage du ghetto », est paru le 14 novembre 2006. Il s’agissait d’un projet sur lequel j’avais invité des rappeurs tels que Larsen, Nasme, Moubaraka, Kamelancien ou encore Seth Gueko. J’avais rencontré la majorité de ces artistes dans l’émission de radio que j’animais à l’époque, « Quartier Libre », sur 98.fm IDFM RADIO ENGHIEN. Après un deuxième opus sorti en 2007, intitulé « La rage du ghetto II », j’ai fait un break, avant de revenir en 2011 avec une mixtape de 30 titres retraçant mon parcours, porté par le clip « Paris est magic ». Enfin, le 29 avril 2013, j’ai envoyé un autre street album, « Temps réel », en téléchargement légal.

Quelles ont été tes principales influences musicales ?

J’ai commencé par écouter beaucoup de rap américain avant d’être submergé par la vague Time Bomb, des gens comme Lunatic, Zoxea, Bustaflex, Oxmo Puccino, Arsenik… Sans oublier les légendaires IAM et NTM !

Dans le clip « Paris est magic », qui a été visionné près de 350 000 fois sur YouTube, tu apparais aux côtés de plusieurs joueurs ou anciens joueurs du PSG. Comment es-tu parvenu à les convaincre de tourner dans ta vidéo ?

Que ce soit, Nene, Bodmer, Matuidi, Bahebeck… Je ne les remercierai jamais assez d’avoir accepté de tourner ! Comme un simple supporter, je les ai abordé au Camp des Loges, leur centre d’entraînement. Certains avaient déjà entendu le titre au préalable, comme Mathieu Bodmer, qui avait mes disques. Concernant Jean-Christophe Bahebeck, j’ai commencé par discuter avec son père. Il m’a dit : « Ne bouge pas, je te ramène mon fils ». Et il a tenu parole ! D’ailleurs, il m’avait dit : « Ton morceau fera un carton ».

Ce clip a dû t’ouvrir un certain nombre de portes…

Sur le coup terme, c’est certain ! Plusieurs médias grand public en ont parlé, comme RMC ou France 2. TF1 a même utilisé la musique comme fond musical pour l’émission « L’affiche de la semaine ». Ça m’a ouvert les portes de plusieurs médias consacrés au foot. Après, sur du long terme, je me demande si je n’ai pas froissé un certain public, qui a jugé que je revendiquais peut-être trop mon côté supporter du PSG. Pourtant, je ne fais ça que pour le kiff, en mélangeant mes deux passions : la musique et le foot.

Le club du PSG t’a-t-il soutenu dans votre démarche ?

J’ai été déçu par la manière dont les dirigeants de l’époque ont abordé le clip. Robin Leproux, alors président du PSG, et Bruno Skropeta, alors directeur de la communication, m’avaient laissé entrevoir des opportunités. Ils devaient notamment relayer l’information au niveau des médias. Je sais qu’ils  avaient apprécié ce côté fédérateur qui ressortait du clip, sans aucun aspect malsain. La direction de l’époque recherchait ce genre d’état d’esprit. Lorsque les Qataris ont repris le club, à l’été 2011, je m’attendais à une petite attention. Il n’y en a eu aucune. J’ai carrément été snobé. Pour eux je suis inexistant. Enfin, peut-être pas tant que ça puisque j’ai reçu un coup de téléphone pour que je retire mon clip. On m’a reproché d’avoir tourné celui-ci à l’insu des joueurs ! J’ai halluciné. Être filmé dans une voiture avec un joueur, par exemple, je ne vois pas comment ça peut être à son insu. J’ai alors eu un sentiment étrange, celui d’être dans la peau du mauvais supporter qui veut « gratter » le PSG.

Tu as ensuite lancé la marque des supporters « Parisi1 ». Comment a germé cette idée ?

En 2013, j’ai constaté que beaucoup de supporters du PSG étaient habillés de la même manière. Moi qui ais toujours revendiqué mon amour pour ce club, je trouvais que ses supporters étaient trop facilement identifiables. Parfois, on aimerait bien soutenir le PSG mais sans trop afficher ce côté supporter. C’est cette première idée que je tente de développer avec la marque Parisi1, dont les prix sont très abordables. Car, comme je le dis souvent : « Revendiquer l’amour de son club, ça n’a pas de prix. Remplir son frigidaire, ça en a un ! ». J’ai donc choisi de trouver une alternative, à la fois en ce qui concerne l’aspect du style et l’aspect financier.

Quels sont les produits que tu proposes ?

La boutique en ligne va très prochainement ouvrir. Pour le moment, nous proposons des coques de téléphone ainsi qu’un large choix de T-Shirt. Dans les prochains mois, des bonnets, casquettes et polos seront également disponibles.

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Tu semble être un jeune homme assez polyvalent. Comment comptes-tu percer dans les différents domaines dans lesquels tu exerces ?

Il faut déjà que je pénètre certains médias. Certains médias qui ne relaient que des artistes qui ont du buzz. Mais pour avoir du buzz, il faut déjà qu’on commence à parler de toi. C’est le principe du mec qui peut rentrer en boite parce qu’il fait partie des habitués. Mais comment fait-il pour être habitué si on ne le laisse pas rentrer au moins une fois ? Aujourd’hui, nous sommes dans une culture de buzz. Sans buzz, tu n’existes pas. Avec « Paris est magic », j’en ai fait car certains journalistes ont joué le jeu.

Revenons un peu à la musique. Sur quels projets travailles-tu actuellement ?

Je suis sur une série de vidéos-freestyle, pour faire monter la sauce avant de sortir un album l’année prochaine. A l’heure actuelle, je suis un indépendant, je gère presque tout mon business seul, même si mon gars Naya Stark m’apporte une aide sérieuse. C’est mon associé pour la marque de vêtements. C’est même lui qui fait les design. Il est également beatmaker, notamment pour des artistes comme Mokobe, Ridsa, Gradur.

Comment définirais-tu ton style de rap ?

Sans vouloir me la raconter, je suis inclassable. On peut me considérer comme un artiste tout terrain et je ne parle pas uniquement de musique ici. Je suis à l’aise dans de nombreux domaines. Je sais animer une émission de radio, débattre de politique avec des gens qui ont un niveau d’études bien supérieur au mien, etc. Bref, je suis extrêmement polyvalent !

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