Maître Gims : « Je n’ai jamais été touché par la musique de JoeyStarr »

Depuis plusieurs années, JoeyStarr prend un malin plaisir à critiquer Maître Gims et le groupe dont ce dernier fait partie, la Sexion d’Assaut.

« Quand tu fais de la musique de merde, accepte qu’on dise des conneries ! Avoir si peu d’humour, et faire un truc d’un tel niveau… Ça plaît aux prépubères qui ne connaissent que ça et qui ne s’intéressent pas à autre chose. (…) Leur éducation musicale commence par ça. Quand tu aimes la musique, tu cherches, tu es curieux un peu », a encore récemment déclaré JoeyStarr dans le « Grand Journal ».

Maître Gims a été invité à lui répondre dans « Touche pas à mon poste ». « J’aimerais l’aider, il a l’air très en colère. J’aimerais lui parler, qu’il s’allonge, que je lui fasse un petit massage. J’aimerais le détendre. Pour qu’il m’explique le problème. (…) Je n’ai jamais été touché par sa musique à lui. Je trouve qu’il n’a pas énormément de talent. Je préfère Kool Sheen, Akhenaton, IAM… C’est pour ça que ça ne me touche pas », a confié le rappeur parisien.

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Exclu – DJ Goldfingers : « C’est avec NTM que j’ai le plus appris »

Nilmirum est parti à la rencontre de DJ Goldfingers, l’un des DJ’s français les plus renommés en matière de hip-hop.

Peux-tu rappeler à quelle époque et dans quelles circonstances tu es rentré dans le monde de la musique ?

Tout petit, j’ai gravité autour de la compagnie de danse Aktuel Force, dont faisaient partie des pionniers du hip-hop en France. Alors j’ai commencé par la danse logiquement, j’ai eu ma vague tag et graph’ aussi mais j’ai finalement trouvé ma voie dans le Djing. Ma première mixtape est sortie en 1995, puis j’ai signé en major 1997 chez Motown pour la célèbre compil « MOTOWN NEW FLAVAS (vol. 2) ». Parallèlement a ça, j’étais le DJ de Busta Flex aussi dès 1996.

A la fin des années 90, tu as côtoyé le groupe NTM. Quels souvenirs conserves-tu de ce groupe de rap français mythique ?

En 1997, Kool Shen s’est rapproché de Bustaflex, qui a signé chez Warner pour son premier album. Du coup, c’est logiquement qu’on s est retrouvé. D ‘abord sur la tournée « 93 PARTY » de NTM et sur le « NTM Tour » en 1998. C’est vraiment avec eux que j ‘ai le plus appris à tous les niveaux. On ne fait pas 20 ans de carrière par hasard. La méthodologie dans le taff, la rigueur, les heures d’entraînement 0 n’en plus finir… Pour le « Kool Shen tour » en 2005, alors qu’on sortait de tournée et qu’on avait déjà un show de fou, on s’est enfermé pendant un mois, de 13h a 21h, pour préparer le Zénith de Paris. Même la veille du concert, on répétait encore le show !

Quel regard portes-tu sur l’évolution des carrières de JoeyStarr et Kool Shen ?

Les 2 avaient un tel charisme que j’imaginais déjà à l’époque qu’ils pourraient faire du cinéma. Ils ont une présence scénique unique. JoeyStarr, avec un cri d’ambiance, il te retourne un Bercy ! Ils ont aussi permis a tous ceux qui les ont côtoyer de briller à un moment donné. Kool Shen gagne des tournois de poker, il est très fort. D’ailleurs, il revient avec un album : je suis pressé d’entendre le résultat.

Pendant de nombreuses années, tu as travaillé avec des rappeurs français. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Pour quelles raison ?

La « vague » Kool Shen de 2005 a 2007 a été un super moment mais j’avais dû a l’époque mettre ma carrière solo au second plan. Du coup, j ‘ai perdu pas mal d ‘opportunités à cette période. Depuis 2007, je préfère me concentrer sur ma carrière solo. Il est impossible de combiner les deux. Mais j’ai quand même réalisé 2 grosses compilations de rap français depuis : « Les yeux dans la banlieue » vol 1 & 2. Dessus, on avait  mis en avant pas mal de monde dont Nubi et Niro et d’autres rappeurs de la nouvelle génération.

Ton nom a souvent été associé à celui de DJ Kost, notamment pour les compilations « Double Face ». As-tu encore des contacts avec ce dernier ?

On s’est vraiment séparé en 2005. On s’est perdu de vue depuis… Je sais qu’il bosse dans le label de NRJ. Nos chemins ont vraiment pris 2 trajectoires différentes.

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Quels sont les artistes que tu joues le plus en club en ce moment ?

Le rap français a pris une part très conséquente en soirée désormais. Avant, il ne représentait que 5 % de notre set. Aujourd’hui, ça peut aller jusqu’à 15 ou 20% de notre playlist. C’est plutôt une bonne chose. Mention spéciale pour les albums de Maitre Gims, Alonzo, Lartiste et Niska qui sont sortis récemment.

En tant que DJ, tu vis énormément la nuit. N’est-ce pas compliqué pour mener une vie de famille en parallèle ?

On s’habitue. Tout est une question d’organisation. Il faut savoir gérer ses temps de repos, surtout dans les vagues de tournées d’été. L’été dernier, j’ai eu 35 dates et tout c’est bien passé !

Tu as eu l’occasion de voyager un peu partout à travers le monde pour exercer ton métier. Quelles sont les soirées les plus mémorables de ta carrière ?

Les tournées en Asie étaient mortelles ! Mes 2 jours de l ‘an a Doha, au Qatar, c était super lourd aussi ! Il y avait le PSG et j ai pu assister aux entraînements grâce à mon ami Mathieu Bodmer, qui jouait dans ce club à l’époque.

Quels sont tes principaux projets à venir ?

Il y a quelques mois, j’ai sorti la compilation « Suprême Funk », chez Wagram, qui a bien fonctionné. Je suis actuellement en studio pour préparer des titres et je devrais sortir pas mal de sons cette année.

Vous pouvez suivre l’actualité de DJ Golfingers sur facebook : dj goldfingers officiel ou sur www.djgoldfingers.com

Propos recueillis par Arnaud Lapointe

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Exclu – Eklips : « Si Booba et Rohff se réconciliaient, ils pourraient remplir des stades ensemble ! »

Beatboxer, imitateur, rappeur : Eklips possède trois solides cordes à son arc. En exclusivité pour Nilmirum, le « Vocal DJ » revient sur son parcours et évoque son actualité.

Nilmirum – Vous avez commencé votre carrière il y a près de 20 ans. Quels en ont été les moments clés ?

Eklips – Je suis né en Bourgogne. Ma passion pour le hip hop a  démarré dans les années 90. A partir de 1998, j’allais sans cesse sur Paris, puis je me suis installé en région parisienne en 2003. Dès cette année-là, tout s’est accéléré pour moi. Au milieu des années 2000, j’ai sorti un street-album avec mon groupe de l’époque, Le Remède. Avec l’arrivée de YouTube, j’ai commencé à faire des vidéos. En 2008, j’ai eu l’opportunité de faire la tournée de NTM : JoeyStarr et Kool Shen avaient décidé de reformer leur groupe emblématique pour monter à nouveau sur scène. Cette tournée m’a rendu fou ! En solo, j’ai également eu l’opportunité de faire un certain nombre de dates à l’étranger. En 2012, j’ai sorti le EP « Skyzofrench Rap », basé sur un concept d’imitation, où je faisais moi-même mes featurings. Désormais, je m’apprête à faire paraître mon album, baptisé « Monster », le 12 mai prochain. Ce sera avec ma vraie voix cette fois !

Quel est l’artiste que vous avez le plus de facilités à imiter ?

C’est Booba. Morphologiquement, nos voix se ressemblent. Le cri de JoeyStarr fait aussi partie de mes rituels !

A l’inverse, avez-vous déjà renoncé à imiter quelqu’un parce que vous n’y arriviez pas ?

Non. J’essaie d’imiter tous les artistes que j’apprécie. Dans mon EP, j’ai un peu fait le tour de la question. J’ai parfois rencontré des difficultés à imiter quelqu’un mais j’ai toujours fini par y arriver. Par exemple, pour Youssoupha, ce n’était pas évident. Il ne suffit pas d’avoir un cheveu sur la langue (rires). Mon travail ne se limite pas à imiter la voix d’un artiste et la caricaturer.

Le beatboxing peine à se démocratiser en France. Comment l’expliquez-vous ?

C’est une bonne question. C’est tellement difficile à bien faire… Souvent, ça étonne les gens. Mais de là à en faire un business, c’est plus compliqué. Il n’est pas évident de conquérir un marché avec un disque consacré à cette discipline. Il s’agit surtout d’un délire à tester sur scène. Sur tout un album, ça deviendrait redondant. Le grand public penserait certainement écouter une machine.

Eklips Monster

Aujourd’hui, ne souhaiteriez-vous pas être reconnu comme un rappeur à part entière plutôt que comme un simple imitateur ?

Totalement ! Je souhaite être reconnu comme un rappeur à part entière qui sait faire des imitations. Après, je comprends que les gens me mettent dans la case « imitateur ». Peut-être que j’aurais besoin de trois albums pour être reconnu comme un artiste à part entière. Mais je sais que j’y arriverai ! La priorité, c’est de me faire plaisir avant tout !

 

« Si je fais un un morceau avec Snoop, les Français vont se réveiller »

 

Contrairement à ce que beaucoup de jeunes peuvent imaginer, il est compliqué de bien gagner sa vie en faisant du rap français. En ce qui vous concerne, parvenez-vous à vivre correctement grâce à votre art ?

J’arrive à en vivre, je suis un intermittent du spectacle. Ce n’est pas la fête tous les jours mais je m’en sors. Je tourne beaucoup, j’arrive à faire des dates un peu partout. J’ai notamment pu faire une tournée des clubs avec DJ Mouss en Asie. Nous avons été reçus comme des rois ! Pareil en Suisse. En France, même si ce n’est pas mort, c’est plus compliqué. Les organisateurs d’événements essayent toujours de « gratter ». Si demain, je fais un morceau avec Snoop Dogg (aujourd’hui devenu Snoop Lion, Ndlr), les Français vont se réveiller. Je serais alors appeler pour participer à tous les plus gros festivals alors que ça fait plus de 15 ans que je fais du beatbox…

Rohff n’a pas vraiment apprécié votre imitation de son rap sur le titre « La réconciliation »« Il imite très très mal, je lui ai déjà dit […] Il aura jamais mon flow, il peut imiter Eminem, Jay-Z, Busta Rhymes, moi il n’arrivera jamais à m’imiter. Faudrait qu’il se mêle un peu de ses fesses », a-t-il déclaré sur Skyrock. Pourquoi sa réaction a-t-elle été aussi vive ?

L’idée de ce morceau était de faire un son impossible. Faire poser Rohff et Booba sur le même titre, c’était un véritable challenge. Je voulais qu’il se passe quelque chose au niveau des paroles. Faire dire : « Je suis pour le mariage pour tous » à Rohff, c’était osé ! Malheureusement, il l’a pris au premier degré. Mais je suis persuadé qu’il a  l’impression que c’est vraiment lui qui le dit. Donc, c’est que je ne l’imite pas si mal. Honnêtement, je ne suis pas là pour profiter des clashs. Je possède une vraie mentalité hip hop. Ce morceau, Rohff l’a pris tellement à cœur : tout le monde a dû lui en parler. Je ne le voyais pas réagir en disant : « Respect, tu as tout déchiré ! ».

Booba a également déclaré ne pas aimer vos imitations. Cela vous affecte-t-il qu’une telle tête d’affiche du rap français ne « valide » pas votre talent ?

Ça ne me pose pas le moindre problème. Que ce soit Rohff ou Booba, ils sont dans un business. Moi, je les imite et je sais que ça doit les toucher parce que je le fais bien. C’est le public qui juge. Les pro-Rohff vont insulter, les pro-Booba également. Je peux comprendre. Il n’en demeure pas moins que le public kiffe. Après, je ne vais pas les imiter toute ma vie non plus. S’ils se réconciliaient, Booba et Rohff pourraient faire des stades ensemble. Au lieu de ça, ils continuent leurs conneries, ça me rend fou ! Ils refusent de se mélanger : c’est propre à la mentalité française. D’ailleurs Booba crache sur la France alors que la grande majorité de son public se trouve dans ce pays…

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