Exclu – Eklips : « Si Booba et Rohff se réconciliaient, ils pourraient remplir des stades ensemble ! »

Beatboxer, imitateur, rappeur : Eklips possède trois solides cordes à son arc. En exclusivité pour Nilmirum, le « Vocal DJ » revient sur son parcours et évoque son actualité.

Nilmirum – Vous avez commencé votre carrière il y a près de 20 ans. Quels en ont été les moments clés ?

Eklips – Je suis né en Bourgogne. Ma passion pour le hip hop a  démarré dans les années 90. A partir de 1998, j’allais sans cesse sur Paris, puis je me suis installé en région parisienne en 2003. Dès cette année-là, tout s’est accéléré pour moi. Au milieu des années 2000, j’ai sorti un street-album avec mon groupe de l’époque, Le Remède. Avec l’arrivée de YouTube, j’ai commencé à faire des vidéos. En 2008, j’ai eu l’opportunité de faire la tournée de NTM : JoeyStarr et Kool Shen avaient décidé de reformer leur groupe emblématique pour monter à nouveau sur scène. Cette tournée m’a rendu fou ! En solo, j’ai également eu l’opportunité de faire un certain nombre de dates à l’étranger. En 2012, j’ai sorti le EP « Skyzofrench Rap », basé sur un concept d’imitation, où je faisais moi-même mes featurings. Désormais, je m’apprête à faire paraître mon album, baptisé « Monster », le 12 mai prochain. Ce sera avec ma vraie voix cette fois !

Quel est l’artiste que vous avez le plus de facilités à imiter ?

C’est Booba. Morphologiquement, nos voix se ressemblent. Le cri de JoeyStarr fait aussi partie de mes rituels !

A l’inverse, avez-vous déjà renoncé à imiter quelqu’un parce que vous n’y arriviez pas ?

Non. J’essaie d’imiter tous les artistes que j’apprécie. Dans mon EP, j’ai un peu fait le tour de la question. J’ai parfois rencontré des difficultés à imiter quelqu’un mais j’ai toujours fini par y arriver. Par exemple, pour Youssoupha, ce n’était pas évident. Il ne suffit pas d’avoir un cheveu sur la langue (rires). Mon travail ne se limite pas à imiter la voix d’un artiste et la caricaturer.

Le beatboxing peine à se démocratiser en France. Comment l’expliquez-vous ?

C’est une bonne question. C’est tellement difficile à bien faire… Souvent, ça étonne les gens. Mais de là à en faire un business, c’est plus compliqué. Il n’est pas évident de conquérir un marché avec un disque consacré à cette discipline. Il s’agit surtout d’un délire à tester sur scène. Sur tout un album, ça deviendrait redondant. Le grand public penserait certainement écouter une machine.

Eklips Monster

Aujourd’hui, ne souhaiteriez-vous pas être reconnu comme un rappeur à part entière plutôt que comme un simple imitateur ?

Totalement ! Je souhaite être reconnu comme un rappeur à part entière qui sait faire des imitations. Après, je comprends que les gens me mettent dans la case « imitateur ». Peut-être que j’aurais besoin de trois albums pour être reconnu comme un artiste à part entière. Mais je sais que j’y arriverai ! La priorité, c’est de me faire plaisir avant tout !

 

« Si je fais un un morceau avec Snoop, les Français vont se réveiller »

 

Contrairement à ce que beaucoup de jeunes peuvent imaginer, il est compliqué de bien gagner sa vie en faisant du rap français. En ce qui vous concerne, parvenez-vous à vivre correctement grâce à votre art ?

J’arrive à en vivre, je suis un intermittent du spectacle. Ce n’est pas la fête tous les jours mais je m’en sors. Je tourne beaucoup, j’arrive à faire des dates un peu partout. J’ai notamment pu faire une tournée des clubs avec DJ Mouss en Asie. Nous avons été reçus comme des rois ! Pareil en Suisse. En France, même si ce n’est pas mort, c’est plus compliqué. Les organisateurs d’événements essayent toujours de « gratter ». Si demain, je fais un morceau avec Snoop Dogg (aujourd’hui devenu Snoop Lion, Ndlr), les Français vont se réveiller. Je serais alors appeler pour participer à tous les plus gros festivals alors que ça fait plus de 15 ans que je fais du beatbox…

Rohff n’a pas vraiment apprécié votre imitation de son rap sur le titre « La réconciliation »« Il imite très très mal, je lui ai déjà dit […] Il aura jamais mon flow, il peut imiter Eminem, Jay-Z, Busta Rhymes, moi il n’arrivera jamais à m’imiter. Faudrait qu’il se mêle un peu de ses fesses », a-t-il déclaré sur Skyrock. Pourquoi sa réaction a-t-elle été aussi vive ?

L’idée de ce morceau était de faire un son impossible. Faire poser Rohff et Booba sur le même titre, c’était un véritable challenge. Je voulais qu’il se passe quelque chose au niveau des paroles. Faire dire : « Je suis pour le mariage pour tous » à Rohff, c’était osé ! Malheureusement, il l’a pris au premier degré. Mais je suis persuadé qu’il a  l’impression que c’est vraiment lui qui le dit. Donc, c’est que je ne l’imite pas si mal. Honnêtement, je ne suis pas là pour profiter des clashs. Je possède une vraie mentalité hip hop. Ce morceau, Rohff l’a pris tellement à cœur : tout le monde a dû lui en parler. Je ne le voyais pas réagir en disant : « Respect, tu as tout déchiré ! ».

Booba a également déclaré ne pas aimer vos imitations. Cela vous affecte-t-il qu’une telle tête d’affiche du rap français ne « valide » pas votre talent ?

Ça ne me pose pas le moindre problème. Que ce soit Rohff ou Booba, ils sont dans un business. Moi, je les imite et je sais que ça doit les toucher parce que je le fais bien. C’est le public qui juge. Les pro-Rohff vont insulter, les pro-Booba également. Je peux comprendre. Il n’en demeure pas moins que le public kiffe. Après, je ne vais pas les imiter toute ma vie non plus. S’ils se réconciliaient, Booba et Rohff pourraient faire des stades ensemble. Au lieu de ça, ils continuent leurs conneries, ça me rend fou ! Ils refusent de se mélanger : c’est propre à la mentalité française. D’ailleurs Booba crache sur la France alors que la grande majorité de son public se trouve dans ce pays…

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Exclu – Manon Matyjasik : « L’École des Fans c’était du lourd ! »

Manon Matyjasik, 14 ans, jeune chanteuse révélée dans l’émission l’École Des Fans nouvelle génération sur Gulli (vendredi 21 mars 2014). Au cours d’un grand show pendant lequel elle a partagé la scène avec la troupe Génération Goldman. Manon a chanté le tube ”Pas Toi” lors de son passage à l’émission. La jeune chanteuse de la Charente-Maritime nous parle de son parcours remarquable en exclusivité pour Nilmirum. 

Nil Mirum : Votre participation à l’école des fans nouvelle génération a été remarquable, comment se retrouve-t-on du jour au lendemain à la télé ? Quel a été le déroulement de ce casting ?

Manon Matyjasik – Mon passage dans l’École Des Fans sur Gulli ne s’est pas fait du jour au lendemain. C’est mon prof de chant Mickaël Merle qui m’a proposé de faire un casting pour l’émission l’Ecole Des Fans. On était plusieurs acceptés et on nous a invité au Casino De Jonzac pour effectuer ce casting, un casting filmé où on nous a demandé de nous présenter et de chanter pour tester nos compétences vocales. C’est à ce moment-là qu’on nous a proposé deux chansons et demandé de faire une liste des artistes avec qui on voulait être, si on était pris pour l’émission. Par la suite, notre casting a été envoyé à Paris au jury pour qu’il puisse effectuer une sélection.

Comment réagit-on lorsqu’on ne sait pas si on va être sélectionné pour l’émission ?

Franchement je stressais, mais je me disais que si je n’étais pas prise ça me ferait moins de stress, donc moins de pression. En fait, je désirais plus que tout être prise, car ce serait un gros challenge !

Quels sont les artistes qu’on t’avait proposés pour l’émission ? Et quel artiste as-tu choisi ?

En fait j’ai dû choisir une chanson que j’aime bien et que j’aurais aimé chanter avec l’artiste. On m’a proposé Grégoire, Joyce Jonathan, ZAZ, Génération Goldman, Pascal Obispo, Florian Mothe parmi tant d’autres artistes. J’ai choisi Génération Goldman, car c’est une troupe avec à mon avis, les meilleurs artistes francophones. Mes coups de cœur étaient : Amel Bent, Tal, M. Pokora, mais ils n’étaient pas là. J’ai tout de même eu la chance de chanter avec Mickaël Miro, Leslie et Pauline.

Quel a était le déroulement de l’émission ?

Manon Matyjasik 2

Il y a plusieurs étapes : on arrive dans le studio, on nous donne des feuilles et un mini MP3 pour pouvoir réviser notre chanson. Toute la journée on s’entraîne, on a des échauffements vocaux avec un coach, prise de cours pour déstresser. L’originalité de l’École des Fans Génération Goldman, c’est que l’on a clôturé l’émission par une collégiale (nous cinq et Mickael Miro). C’était fun!

Personnellement je ne pensais pas que ça allait se passer comme ça, je m’attendais à quelque chose de plus calme et moins sérieux, « L’École des Fans c’était du lourd ! Il y avait écrit VIP …» (rires). Puis arrive le moment de l’enregistrement de l’émission, on voit les autres passer et ça s’enchaîne très vite .

Comment réagit-on quand on sait que c’est à nous de passer dans les prochaines minutes?

C’est horrible, le pire moment de ma vie ! Je stressais beaucoup. J’étais la quatrième personne à passer et le coach était aussi avec nous ainsi que l’équipe technique qui nous expliquait pour les caméras, micro, croix au sol… Lorsqu’on est prêt à passer, on est derrière la toile, un cameraman nous filme et on doit se concentrer très fort, sauf que moi j’étais tellement stressée que j’avais du mal à faire le vide… Quand on est dernière, on se pose beaucoup de questions et on se dit « J’y vais ? J’y vais pas ? », mais c’est vrai que la question qui me revenait le plus c’était « est-ce que je vais y arriver ? »

En trois mots, tu as le stress, la peur, mais aussi l’adrénaline, mais lorsque tu es montée sur scène comment tu t’es sentie ?

À vrai dire quand je montais sur scène lors des petits spectacles mes parents me disaient que « je marchais comme sur la lune », car je marchais en quelque sorte au ralenti, mais ce jour-là, sur le plateau, pour ma première TV, j’étais décidée et volontaire… J’étais en mode « sûre de moi ». Mais lorsque j’ai commencé à chanter ”Pas Toi” de Génération Goldman on m’avait dit de mettre de l’émotion dans la chanson, regarder le jury dans les yeux, le public… Ma chanson étant plutôt une chanson triste, je me devais de faire passer de l’émotion. Je n’ai pas compris les critiques du jury, car j’ai chanté avec du cœur et je m’attendais à plus de compliments. Mickaël Miro m’a dit que pour lui ce fût un moment magique, car je l’avais regardé dans les yeux et que j’avais chanté pour lui. Il y avait aussi ma maman présente dans le public, elle ne voulait pas être avec moi en coulisse, car elle était aussi stressée que moi, c’est un peu une « stresseuse de la vie »(rires) tandis que mon père était tout calme, toujours à plaisanter, de plus il était content, car il était entouré de Pauline et Leslie, et ça il en avait parlé à tout le monde, même au plombier. Quelle famille de fous !! (rires)

Manon tu es aussi collégienne, peux-tu nous dire comment se passent tes journées?

Manon Matyjasik 4

“…J’ai bien envie d’une voiture ! (rires)”

Les journées sont parfois très chargées. Par exemple le mardi où je me lève à 6 heures du matin pour prendre le bus et aller au collège, puis tout s’enchaîne. Après les cours la médiathèque puis à la danse jusqu’à 19 h 30, ensuite tous les devoirs à faire aussi à la maison…

Dans ta jeune carrière tu as déjà pas mal d’expérience, car tu as fait pas mal de concours de chant, combien en as-tu fais ? 

J’ai dû faire environ plus de 5 concours ; la biche d’or, le Santon D’or, la Voix Lactée qui était en direct à la radio et aussi Star D’un Jour que j’ai fait 2 fois, car je suis arrivée en demi-finale.  Ce qui est bien c’est que j’ai toujours eu le choix de mes chansons.

Quand on est une jeune chanteuse comme toi, comment peut-on définir son niveau ? Il faut avoir un grand soutien quand même ?

Je me considère comme une débutante, même si ça fait environ 10 ans que je chante, car j’ai commencé à chanter à quatre ans. Durant toutes ces années, j’ai acquis de l’expérience, mais je pense  que cette année 2013-2014 est l’année où j’ai le plus progressé grâce à mon nouveau prof Mickaël Merle. Aujourd’hui je peux atteindre des notes que je ne pouvais pas du tout atteindre auparavant. J’ai la chance d’avoir le soutien de ma famille et de mes amis. Quand j’ai dû choisir la chanson, j’étais terriblement indécise et perdue, mon coach m’a bien conseillé.

Un avenir artistique ne te fait pas peur ? 

Pour moi ça serait trop bien, j’aimerais tellement…, mais pour être honnête oui ça me fait peur. Je me méfie surtout de mon stress…

Parmi tes camarades, avoir un talent comme le tien est-il toujours un privilège par rapport à la vie des autres? 

Il y a pas mal de jalousie que ce soit dans mon entourage, mais également dans tout. Il y a surtout de très bonnes choses par exemple mes copines, qui ce soir en ont parlé à leur famille, leurs amis et même à leurs profs… Parfois ça m’énerve (rires), mais elles le font parce qu’elles sont fières de moi je pense .

Qu’est-ce qui te fait le plus plaisir dans la musique ? Est-elle pour toi un moyen de s’envoler ?

La musique pour moi est un moyen de me remémorer les souvenirs de ma vie et les moments les plus forts, les plus tristes et les plus joyeux.

Dans la musique tu dois bien avoir des artistes préférés ? 

Cette question il ne fallait pas me la poser (rires). Je ne sais pas trop, mais les artistes du moment que j’écoute le plus sont : Stromae, Maître Gims, Amel Bent, Joyce Jonathan, Bruno Mars, mais surtout James Blunt qui est mon artiste fétiche ! Ma chanson préférée est ”You’re Beautiful”, cette chanson-là a bercé mon enfance (toute petite je l’avais recopié et chanté sans en comprendre vraiment les paroles !)

Comment imagines-tu ton avenir ? Si tu avais une grande opportunité, saisirais-tu ta chance ?

Je pense que j’ai deux choix, le risque et la raison. Le risque est le monde artistique et la raison, les études. Mais je n’ai pas envie dans la vie de faire un métier que je n’aime pas. Pour l’instant je ne sais pas quel genre de métier je veux faire, mais je m’intéresse surtout à la psychologie et au journalisme. Le monde artistique est un milieu spécial. Il faut non seulement beaucoup de compétences, mais aussi faire de bonnes rencontres, j’adore les défis et j’aime me surpasser pour un projet. Oui si j’avais une belle opportunité je prendrais le risque.

Ton avenir musical a tout de même commencé puisque tu partages très bientôt la scène avec Olivier Villa, tu vas faire sa première partie, mais également Adèle, Alexandre Chassagnac de The Voice (S2) ? 

Je ne vois pas ce concert comme les autres, car je me sens entourée. Il y a Adèle, Kenny (animateur radio), ma famille et d’autres amis donc je stresse peu même s’il y a Olivier et Alexandre. Je me dis que ça va être un super moment, un concert où on va s’éclater. Cette soirée sera très familiale. Avec tous ces passionnés, ce sera comme une « communion artistique ».

Pour finir l’interview, quelles sont tes envies futures ? Des rêves ?

J’ai bien envie d’une voiture ! (rires), non désolé il fallait que je la sorte. Non sérieusement j’aimerais trop participer à des œuvres caritatives, participer à des soirées pour des associations ( chaque année je chante et danse pour le Téléthon. J’ai un côté très humaniste, j’aime aider les autres et j’ai l’impression de me sentir utile ; c’est important pour moi.

Merci Manon ! On rappelle que tu seras le samedi 29 mars 2014 à St Germain Du Seudre, pas très loin de chez toi, avec Adèle Seguin, Alexandre Chassagnac un concert avec Olivier Villa où 30% des bénéfices repartiront à une association d’aide à l’enfance.

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